Kinshasa : la rivière Makelele envahie par les immondices

La rivière Makelele, autrefois un joyau naturel traversant la ville de Kinshasa, est aujourd’hui devenue le symbole alarmant de la crise environnementale qui frappe la capitale congolaise. Les berges et les eaux de cette rivière sont désormais saturées d’immondices, mettant en péril la santé publique et l’écosystème local.

Traversant les communes de Bandalungwa et Kintambo, les habitants des quartiers adjacents à la rivière sont les premiers témoins de cette dégradation. « C’est insupportable, l’odeur est nauséabonde et les moustiques prolifèrent », déplore Jeanne, une résidente de la commune de Kasa-Vubu. La situation, loin de s’améliorer, semble empirer chaque jour, exacerbée par le manque de gestion des déchets et l’incivisme de certains citoyens.

La pollution de la rivière Makelele est due principalement aux déchets ménagers, aux sacs en plastique, et aux débris divers qui s’accumulent dans le lit de la rivière. Les infrastructures de gestion des déchets étant souvent défaillantes, les habitants n’ont d’autre choix que de jeter leurs ordures dans la rivière, aggravant ainsi la situation.

Conscientes de l’urgence, les autorités locales ont lancé plusieurs campagnes de sensibilisation et de nettoyage, mais celles-ci peinent à produire des résultats durables. « Nous faisons de notre mieux avec les ressources limitées dont nous disposons. Cependant, nous avons besoin de la coopération de tous pour changer les choses », a déclaré un représentant de la mairie de Kinshasa.

De leur côté, les experts environnementaux tirent la sonnette d’alarme. Selon un expert rencontré, la pollution de la rivière Makelele a des conséquences graves sur la santé des populations riveraines, notamment par la propagation de maladies hydriques et vectorielles. De plus, cette pollution compromet la biodiversité aquatique et terrestre, perturbant ainsi l’équilibre écologique de la région.

Face à cette situation critique, plusieurs ONG locales et internationales ont décidé d’intervenir. Elles plaident pour une approche intégrée combinant la gestion des déchets, l’éducation environnementale, et la mise en place d’infrastructures adéquates. « Il est crucial d’agir maintenant, avant que la situation ne devienne irréversible », insiste un membre de l’ONG « Environnement et Développement ».

Les initiatives communautaires commencent également à voir le jour. Des groupes de jeunes se mobilisent pour organiser des sessions de nettoyage et sensibiliser les habitants à l’importance de préserver leur environnement. « Nous devons prendre soin de notre rivière, car c’est une source de vie pour nous tous », affirme un volontaire.

En attendant des mesures plus efficaces et un engagement plus large, la rivière Makelele continue de souffrir sous le poids des déchets. Il est impératif que toutes les parties prenantes – autorités, citoyens, ONG – unissent leurs efforts pour redonner à cette rivière sa splendeur d’antan et assurer un avenir sain et durable pour les générations à venir.

Bertin Al-bashir