Yahuma : des violents affrontements signalés entre une société forestière et la communauté locale
Un violent conflit a éclaté lundi 21 avril entre les habitants des villages de Luali, Lolingo 1 et 2 et les agents de la société d’exploitation forestière Booming Green, dans le territoire de Yahuma (province de la Tshopo). La situation, tendue depuis des mois en raison de promesses sociales non tenues, a dégénéré en affrontements sanglants.
L’exploitation forestière et non respect des clauses
Des sources sur place renseignent qu’en fin de journée de lundi, des villageois se sont rendus dans la forêt de Lohole, exploitée par Booming Green, armés de machettes et déterminés à bloquer l’activité de l’entreprise. Ils ont intercepté des véhicules, coupant les moteurs pour paralyser les opérations. Les habitants dénoncent le non-respect des engagements pris par la société : absence d’écoles, de centres de santé et d’infrastructures promises malgré des années d’exploitation, poursuit la source.
D’après nos sources, la tension a atteint son paroxysme lorsque les militaires escortant les employés de Booming Green ont ouvert le feu pour disperser les manifestants. Le premier bilan provisoire faisait état de plusieurs blessés, dont Charles Likundo, directeur de l’école primaire de Lolingo, touché par deux balles aux pieds.
Par ailleurs, à en croire J-B Libenga, Administrateur du territoire adjoint chargé de la politique et de l’administration, ces violences ont fait un mort dans le village de Lolingo, à 35 km du siège de la société Booming Green.
« Nous demandons toujours aux communautés de se comporter dignement et de ne pas user de la violence pour revendiquer leurs droits, tout en respectant les matériels de la société. Une rencontre est prévue pour (re)négocier les clauses sociales des cahiers de charges », a ajouté l’ATA-AP.

Face à l’escalade, une délégation de booming green s’est repliée vers Lokutu, cherchant à organiser une récupération des véhicules abandonnés. Mais la colère gronde dans la région, où les populations se sentent abandonnées par les autorités et spoliées par une exploitation forestière qui ne profite pas au développement local.
Cet incident relance donc le débat sur la gestion des ressources naturelles en RDC et le respect des droits des communautés riveraines. Alors que des grumes quittent quotidiennement la forêt de Bokala, les habitants dénoncent un pillage de leurs terres sans contrepartie.
Les villageois exigent justice et réparation, appelant les autorités à intervenir avant une nouvelle aggravation des tensions. La situation reste explosive dans la zone, sous haute surveillance.
La Rédaction
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