Sport : Quel avenir face au changement climatique (dossier)

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Du 26 juillet au 11 août 2024, Paris, la capitale de la République française, a vibré au rythme des jeux olympiques 2024. Depuis 1896, se tient dans un pays donné, cette compétition internationale réunissant des athlètes de plusieurs disciplines sportives. Mais dans un monde en pleine mutation, sous la coupe du changement climatique qui impacte tous les secteurs de la société, le sport n’y échappe pas.

L’augmentation des températures moyennes, la répétition d’épisodes de canicule, la hausse du niveau de la mer et l’intensification des catastrophes climatiques perturbent d’ores et déjà les pratiques sportives.

« Un monde à +4°C aurait de grandes chances de siffler la fin de la partie, en raison du manque de fraîcheur et du dépassement de notre budget carbone », alerte Amandine Richaud-Crambes, ingénieure en environnement à l’Agence de la transition écologique (ADEME).

En effet, selon Goodplanet, le secteur du sport contribue au réchauffement climatique, notamment via ses émissions de gaz à effet de serre. Ce secteur doit alors tenter de relever le défi climatique, un marathon décisif pour la pérennité de certaines disciplines.

Les effets du changement climatique entravent les activités sportives
La neige devenant de plus en plus rare, les sports d’hiver comptent parmi les activités les plus impactées par le réchauffement climatique. D’après le ministère de la transition écologique, à l’horizon 2050, l’enneigement en moyenne montagne sera encore réduit de plusieurs semaines et le manteau neigeux aura perdu 10 à 40 % de son épaisseur, quelle que soit la concentration de gaz à effet de serre. De manière générale, la hausse des températures impacte l’ensemble des sports dans la mesure où il est déconseillé de pratiquer des activités physiques et sportives au-delà de 32°C. Or, ces températures sont de plus en plus fréquentes.


Dans un rapport publié en 2021, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a révélé que le sud de la France pourrait compter 66 jours supplémentaires durant lesquels la pratique sportive serait déconseillée, si le climat venait à se réchauffer de +4°C par rapport aux températures préindustrielles. Le rapport indique également que la hausse du niveau de la mer menace grandement certains sports comme la voile.

Des adaptations de court terme inadaptées

Certaines solutions mises en place pour atténuer les conséquences du changement climatique semblent totalement irrationnelles. Produire continuellement de la neige artificielle, climatiser des stades à ciel ouvert ou encore chauffer des piscines extérieures en hiver retarde les réflexions sur des solutions viables et cohérentes avec l’évolution climatique. Ces procédés limitent à court terme l’impact du changement climatique sur les activités sportives, mais contribuent à empirer la situation environnementale, entretenant ainsi un cercle vicieux. Car, comme dit-on, “les solutions d’aujourd’hui créent les problèmes de demain”.

Réduire l’empreinte écologique du secteur du sport
Le bilan carbone du milieu du sport s’alourdit fortement dès lors qu’une compétition ou un événement international est organisé. Cela s’explique notamment par l’impact des déplacements des sportifs et des supporters, en avion particulièrement. Pour limiter les longs déplacements, le think tank The Shift Project suggère de privilégier la vente de billets aux spectateurs locaux, tout en créant des « fan-zones décentralisées, gérées par le pays organisateur et situées dans les différents continents afin d’accueillir de nouveaux visiteurs se déplaçant sur de plus courtes distances, où des modes de transport moins émissifs sont possibles ».

Comparativement aux éditions précédentes, l’impact environnemental des Jeux Olympiques de Paris 2024 a été limité grâce à l’utilisation de nombreuses infrastructures préexistantes ou temporaires. Cependant, d’après le Shift Project, ces Jeux n’ont pas respecté leur objectif climatique à cause des déplacements internationaux.

Enfin, il est aussi possible de réduire l’impact écologique des équipements sportifs qui demandent beaucoup de ressources. Pour cela, il est préférable de favoriser les achats de seconde main, les articles éco-conçus ou la location de matériel.


La situation en Afrique

Si la situation est celle-là au niveau européen, elle est cependant pire en Afrique, et particulièrement au sud du Sahara. La question est d’autant plus grave, car il faut ajouter à tout cela, la production d’une grande quantité des déchets de différents ordres qui polluent l’environnement et les écosystèmes qu’il contient.

Ainsi, l’avenir du sport est intimement lié à l’état de la planète. Lutter efficacement contre le changement climatique revient à assurer la pérennité de toutes les activités dont le sport.

Ruben Ns Mayoni (avec Goodplanet).

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