Selon une étude récente : la pollution à l’ozone freine la capacité des forêts tropicales à absorber le CO2

Selon une étude récente : la pollution à l’ozone freine la capacité des forêts tropicales à absorber le CO2

Les forêts constituent l’un des puits de carbone à côté des mers, océans et tourbières. D’où la nécessité de les protéger à tout prix pour que ces écosystèmes continuent de jouer leur rôle de séquestration de carbone.

Cependant, la pollution à l’ozone réduit la croissance des forêts tropicales et ainsi la capacité de ces importants puits de carbone à absorber du dioxyde de carbone (CO2), pointe une étude publiée jeudi dans la revue Nature Geoscience, renseigne l’AFP, repris par Goodplanet.

Selon la source, l’ozone (O3) présent à basse altitude est un polluant atmosphérique formé à partir des transformations chimiques des oxydes d’azote (NOx) ou de composés organiques volatils, notamment émis par le trafic routier et les activités industrielles. Ce gaz a un effet négatif sur la santé humaine mais aussi sur les végétaux, notamment sur leur processus de photosynthèse et leur croissance. 

L’équipe internationale de scientifiques qui a publié l’étude a cherché à mieux quantifier son influence sur les forêts tropicales, qui était jusqu’à présent incertaine. Pour cela, ils ont identifié de manière expérimentale la réaction à l’ozone de dix espèces d’arbres tropicaux avant de modéliser les résultats. Dans leur conclusion, ces scientifiques ont abouti à un « déclin substantiel » de la capacité nette des arbres à absorber du CO2. 

« Nous estimons que l’ozone a empêché la capture de 290 millions de tonnes de carbone par an depuis 2000. La perte cumulative en résultant équivaut à une réduction de 17% de l’absorption du carbone par les forêts tropicales depuis le début du siècle », a résumé Alexander Cheesman, de l’université australienne James Cook de Cairns et de l’université britannique d’Exeter, l’un des auteurs principaux. 

« Il est clair que l’impact de la pollution de l’air sur les forêts tropicales a eu, et continue de jouer, un rôle substantiel dans le cycle mondial du carbone », ont conclu les auteurs dans l’étude. Ils prévoient que les concentrations d’ozone vont continuer à augmenter dans les tropiques, mettant également en garde sur les risques pour les projets de reforestation dans ces régions. 

« Nous avons trouvé que les zones de restauration forestière, actuelles et futures, qui sont critiques pour l’atténuation du changement climatique, sont affectées de manière disproportionnée par ce niveau élevé d’ozone », a souligné Flossie Brown, de l’université d’Exeter, qui a co-dirigé l’étude. 

Les chercheurs concluent en soulignant les avantages à réduire la formation d’ozone par des mesures environnementales, à la fois pour la qualité de l’air et les puits de carbone.

Ruben Ns Mayoni

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