Paiements pour Services Environnementaux : Les pays du Bassin du Congo unissent leurs forces pour défendre les forêts de l’Afrique centrale
Les travaux de la Conférence Interministérielle Internationale sur le déploiement des Paiements pour Services Environnementaux (PSE) en Afrique centrale ont été lancés ce lundi 27 janvier 2025, par la Ministre d’Etat en charge de l’Environnement et Développement durable, Eve Bazaiba, au Fleuve Congo Hôtel dans la ville de Kinshasa.
Organisée avec l’appui de l’Initiative pour les Forêts d’Afrique Centrale (CAFI), parmi les objectifs poursuivis par cette conférence Interministérielle, figurent entre autres, de consacrer les paiements pour services environnementaux comme solution clé pour relever les défis environnementaux spécifiques de la sous- région; doter l’Afrique centrale d’outils de planification et de gestion des PSE à grande échelle et de mobiliser les acteurs politiques et financiers en vue de la COP 30 à Belém, afin d’accélérer le déploiement des PSE et de renforcer la position de l’Afrique centrale dans la lutte contre le changement climatique.
Dans son adresse à la presse, Eve Bazaiba a dévoilé les priorités de la RDC en matière de PSE.
« Globalement, je voudrais d’abord dire que les PSE, c’est une innovation très louable. Quoique nous soyons dans le processus de marché crédit Carbone pour donner l’alternative à la conservation, comment est-ce que les communautés locales vont devoir conserver et gérer durablement les forêts ? Les PSE viennent encourager, inciter les communautés locales à pouvoir changer leurs habitudes qui vont aller dans les engagements que nous avons pris et le respect pour l’environnement. Il s’agit de compenser en fait, de stimuler ou bien de primer tous ceux qui conservent les forêts », a expliqué la Ministre d’Etat en charge de l’Environnement et développement durable.
Et de poursuivre : « Nos priorités justement, c’est d’abord les communautés locales. Nous occuper des communautés locales parce qu’elles sont là. Si on s’occupe pas d’elles, on leur donne pas l’éducation, la formation, les encouragements qu’il faut, elles ne comprendront jamais qu’elles sont des forestiers, elles ne sont pas là pour détruire, parce que les forêts leurs appartiennent, elles sont propriétaires et en même temps des gardiennes », a-t-elle fait savoir.
Profitant de cette occasion, Eve Bazaiba a lancé un message fort à la Commission des forêts au niveau de la sous région. Elle insiste sur le fait d’avoir le même langage en matière de gestion durable de forêts et de conservation avant d’aller à Belem, car selon elle, ce sera une des COP la plus importante puisque cela se déroulera dans le Bassin de l’Amazonie.
« Nous les gardiens de valeur, nous qui portons le potentiel du Bassin du Congo, il faut que nous ayons le même langage avant d’aller à Belem », a-t-elle conclu.
L’initiative saluée par les partenaires du MEDD

Pour sa part, Berta Pesti, Cheffe du secrétariat CAFI, son organisation a été créée par les Etats de la région et les bailleurs de fonds pour que la région puisse disposer d’un instrument financier dédié à la région et aux forêts de l’Afrique centrale.
« Nous avons réussi à mobiliser 1 million de dollars depuis la création de CAFI. Nous avons décaissé près de 500 millions de dollars dans la région, donc dans les six pays qui ont signé la déclaration de CAFI, et sur la base des expériences de la mise en œuvre de ce projet, à la demande des autorités de la région, nous avons commencé à réfléchir sur un instrument qui peut mieux viser les communautés locales, les gardiens et les gestionnaires des terres dans la sous région. Donc mettre en place un système efficace, standardisé et direct qui renforce et améliore la performance de nos projets », a-t-elle expliqué.
A en croire Berta Pesti, l’objectif, c’est lancer les réflexions sur le déploiement opérationnel puisqu’il y a eu déjà plusieurs années de travaux qui ont été conduits en coopération avec les pays et organisations sous régionaux.
« Nous sommes prêts pour commencer à déployer et aussi faire des événements pour la prochaine COP qui se tiendra à Belem », a-t-elle souligné.
De son côté, Hervé Martial Mayidu, secrétaire exécutif de la Comifac salue l’initiative de CAFI et soutient l’idée d’un départ de l’Afrique centrale avec une position commune.

« Les réflexions vont se poursuivre de manière à voir comment est-ce qu’on peut intégrer d’autres pays peut-être sous un nouveau modèle adapté, parce que nous devons partir à Belém avec une seule voix, avec une position commune de nos Etats », a-t-il dit.
Daniel Pascal Elomo, représentant de la CEEAC en RDC, estime que s’il y a au moins un domaine pour lequel l’Afrique centrale fait beaucoup de choses avec des résultats concrets, c’est le domaine de la protection de l’environnement et tous les autres aspects qui vont avec ce dossier.
« L’Afrique centrale, nous sommes là pas pour faire des discours, mais pour du concert, pour réfléchir sur des mécanismes innovants parce qu’effectivement, c’est un nouvel outil qui vise à renforcer et non seulement à se limiter aux paroles, faire en sorte que les questions d’environnement trouvent des solutions concrètes dans le domaine de financement », a souligné Daniel Pascal Elomo, représentant de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale.
Pendant trois jours, cette conférence se déroulera autour de deux segments notamment, le segment technique qui a débuté ce 27 et ira jusqu’au 28 janvier, rassemblant les points focaux des ministères concernés. Par ailleurs, le segment politique est prévu le 29 janvier prochain, et connaîtra la présence des autorités ministérielles et des partenaires internationaux.
Il faut noter que ce segment comprend un dialogue de haut niveau avec les partenaires régionaux et multilatéraux, tels que la COMIFAC, le PFBC, la BDEAC, l’UNECA, le FMI, la Banque mondiale, le GEF et la BAD.
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