Débordement des eaux de la rivière N’djili : une leçon pour les autorités du pays
La capitale congolaise a été durement frappée dans la nuit du 4 au 5 avril 2025 par des pluies torrentielles, causant des inondations meurtrières dans plusieurs quartiers. Selon le ministre de la Santé publique, Samuel-Roger Kamba, le bilan provisoire fait état de plus de 30 morts et d’une vingtaine de blessés hospitalisés. Ce chiffre a été communiqué lors d’un briefing presse tenu le lundi 7 avril 2025 par le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya.
Par ailleurs, selon la police nationale congolaise, cette catastrophe naturelle aurait fait état d’au moins 600 maisons englouties dans le quartier Abattoir, Petro Congo, situé dans la commune de Masina, mais aussi aux quartiers Ndanu et Debonhomme dans la commune de Limete, ainsi qu’aux quartier 8 et 9 de la commune de Ndjili, à en croire le rapport provisoire du commissaire divisionnaire adjoint de la ville province de Kinshasa, Blaise Kilimbalimba. Un bilan matériel important évalué à plusieurs millions de dollars américains.
« Nous avons déjà créé des périmètres de sécurité pour empêcher tout accès aux zones touchées par les inondations. Il faut comprendre que, jusqu’à présent, les eaux de pluie continuent de monter. Si vous vous aventurez à 15 centimètres, elles peuvent vous apporter », a déclaré le général Kilimbalimba.
Leçon aux autorités
La ville de Kinshasa est subdivisée en quatre districts. Trois de ces districts (Mont Amba, Funa et Lukunga) sont séparés du quatrième (Tshangu) par la rivière N’djili. Par ailleurs, la seule voie d’accès dans ce district reste le boulevard Lumumba qui passe par le pont N’djili jeté sur la rivière qui porte le même nom.
La question qui se pose est celle de savoir comment une ville de plus de 15 millions d’habitants selon les estimations, faute des statistiques fiables), et concentrés dans les trois premiers districts n’a qu’une et une seule voie d’accès vers le quatrième district? Qu’arrivera t-il si le pont s’effondrait un jour à cause d’une catastrophe naturelle?
Ce qui est arrivé le samedi 5 avril est un avertissement à l’endroit des autorités, qui doivent prendre la mesure de la chose afin de jeter un autre pont sur la rivière N’djili, à défaut de construire une autre route reliant Tshangu aux autres districts.
Dans la nuit de samedi et la journée de dimanche, plusieurs véhicules, motos et même des piétons ont été bloqués à la hauteur du quartier debonhomme à cause du débordement des eaux de la rivière N’djili qui a refusé les eaux venues, selon certaines sources, de la rivière Lukaya dans le Kongo central. N’djili étant sorti de son lit mineur ou majeur, inondant ainsi le quartier debonhomme de part et d’autre du boulevard Lumumba.
Rocades de Kinshasa, trop tard ou au moment opportun?

Le projet de la construction des rocades de Kinshasa, une route longeant la périphérie de la capitale, qui va de la commune de Ngaliema en passant par Mont Ngafula à N’sele, est une initiative louable pour désengorger le boulevard Lumumba et la nationale numéro un.
Toutefois, selon l’Agence congolaise des grands travaux, le fin des travaux de cette route est prévue en fin 2026. Pendant ce temps, les congolais vont encore prendre leur mal en patience et continuer à souffrir non seulement des embouteillages, mais aussi de la peur au ventre dans l’hypothèse d’une catastrophe qui endommagerait le pont N’djili, passage obligé de l’ouest vers l’est de la capitale.
Désagréments de la catastrophe de samedi
Outre les dégâts matériels, voire humains, causés par le débordement des eaux de la rivière N’djili, certains passagers à destination de l’intérieur ou de l’extérieur du pays qui devraient prendre leur vol à l’aéroport de N’djili, ont raté leur vol. D’autres par contre dans la journée de dimanche, ont prix soit un avion depuis l’aéroport militaire de Ndolo, soit une navette à partir du beach ngobila pour accoster dans un port à Maluku ou à Nsele et ainsi reprendre la route pour arriver à l’aéroport de Ndjili, avec toutes les’ obsèques ces tant sur le plan financier que temporel.
Cette leçon infligée par la nature doit interpeller les autorités à l’anticipation. La ville de Kinshasa, peuplée à 90% dans les districts de Funa, Lukunga et Mont-Amba est devenue presqu’une ville invivable, pendant la Tshangu, et particulièrement la commune de Maluku est presque inhabitée.
Ruben Ns Mayoni
Partage :
Laisser un commentaire