Sud-Kivu : des groupes armés accusés d’écocide après l’abattage massif d’hippopotames

Sud-Kivu : des groupes armés accusés d’écocide après l’abattage massif d’hippopotames

Au moins 15 hippopotames ont été abattus et consommés par des groupes armés entre Katogota et Uvira, dans le Sud-Kivu. Cette hécatombe, qui s’intensifie avec la guerre d’agression en cours en RDC, suscite l’indignation des organisations environnementales, dénonçant un « écocide organisé ».  

La société civile environnementale tire la sonnette d’alarme : « C’est un écocide très organisé, perpétré par des groupes armés, et cela constitue un crime de guerre punissable », affirme-t-elle. Elle rappelle que la RDC est signataire de la Convention internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui classe les hippopotames parmi les espèces vulnérables.  

Début avril, un affrontement a éclaté entre les Wazalendo et des soldats burundais après l’abattage de quatre hippopotames. Un incident révélateur des tensions croissantes liées à ce braconnage intensif.  

Selon la Congo Basin Conservation Society (CBCS-Network), dix hippopotames ont été tués rien qu’en mars et début avril. « Si cette tendance persiste, nous risquons l’extermination de la population d’hippopotames dans le territoire d’Uvira », avertit l’ONG. Elle craint également des représailles du Burundi, où ces animaux, présents dans la réserve de la Ruzizi, constituent une attraction touristique majeure.  

« Ce braconnage pourrait envenimer les relations entre les deux pays, le Burundi ne tolérera pas la disparition d’une espèce qui contribue à son économie », prévient CBCS.  

Des efforts avaient pourtant été engagés pour promouvoir l’écotourisme, notamment avec des projets de sites dédiés aux hippopotames à Kamanyola et Katogota. Aujourd’hui, les environnementalistes exhortent les autorités et la communauté internationale à agir avant qu’il ne soit trop tard.  

Face à cette crise écologique et sécuritaire, la société civile lance un appel pressant à la prise de conscience, avant que le Sud-Kivu ne perde définitivement l’une de ses richesses naturelles.  

La Rédaction (avec Desknature)

Partage :

Laisser un commentaire