Conservation de la nature : « Plus que de l’intérêt, c’est de la nécessité » (Henri-Paul ELOMA)
Dans un entretien avec versvert-infos.com, Henri-Paul ELOMA, fonctionnaire à l’Agence des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et Chef de travaux à l’Université Pédagogique Nationale (UPN), a indiqué que la conservation de la nature, au-delà d’être un « intérêt pour la planète, c’est une nécessité ». Il soutient que si nous ne faisons rien, les conséquences vont nous affecter. Et être édifié par les conséquences serait trop tard.
Pour Henri-Paul Eloma, la terre a deux capacités, celle de générer des ressources et celle de résorber les déchets. Mais avec l’évolution industrielle et la démographie, la terre est en train de perdre ces deux capacités, qui sont en train d’être dépassées.
« En ce qui concerne par exemple la capacité de produire des ressources, avec autant de bouches à nourrir actuellement, avec l’avidité de quelques-uns à pouvoir prendre même ce qui appartient aux autres, quand on considère la capacité de résorber les déchets, la quantité des déchets que nous sommes capables de produire maintenant ; dans l’atmosphère la quantité d’émission des gaz à effet de serre ; dans l’eau, les pollutions plastiques ; dans le sol, toutes sortes de pollution et de pesticides utilisés ; la terre, notre mère nourricière, notre vaisseau spatial est en train de perdre ses deux différentes capacités essentielles », s’inquiète Henri-Paul Eloma.
Pour renverser la tendance, ce fonctionnaire international recommande que l’homme s’arrête un moment pour revisiter sa manière de vivre et permettre à la terre de continuer à porter l’homme. Tel est l’intérêt, mais bien plus la nécessité de conserver la nature, soutient-il.
Conserver, qu’est-ce et pourquoi ?
A l’ère où les ressources sont surexploitées et sur-consommées, il est impératif de conserver. Ce qui fait dire à Henri-Paul Eloma que « la conservation, c’est mettre de côté, conserver pour les jours à venir ». Cela est vrai tant au niveau personnel que global. La conservation de la nature s’impose car l’homme ne sait pas ce que lui réserve l’avenir.
« En conservant, nous faisons également l’aménagement, on peut disposer à un moment quelconque de la vie des richesses qui vont peut-être manquer dans les jours à venir », fait remarquer le Chef de travaux à l’UPN.
Les ressources naturelles, qu’elles soient renouvelables et non renouvelables, ne sont pas illimitées et sont donc épuisables à tout moment. D’où la nécessité de conserver.
« Nous faisons la conservation parce que dans ce que nous disposons qu’il y ait ce que nous allons manger aujourd’hui, au même moment que nous planifions ce que nous allons manger demain. Et en développement durable on dit, ce que nous avons trouvé que nous soyons capables de le donner à ceux qui vont nous remplacer demain. Mais si le besoin augmente, on va puiser dans le capital. Donc on conserve simplement pour qu’en certains endroits, on laisse les poissons, les animaux, les oiseaux à se reproduire, que la forêt garde la fertilité pour que plus tard on vienne y faire de l’agriculture, pour que la forêt garde les arbres qu’on viendra couper plus tard ou les médicaments qu’on viendra chercher plus tard ».
Enjeux de la conservation
Pour Henri-Paul Eloma, les enjeux de la conservation sont qualifiés « d’équilibre de force », compte tenu de ceux qui se disent développés et ceux qui ne le sont pas ; ceux qui ont utilisé leur capital naturel pour se développer, et ceux qui ont encore la possibilité de trouver des capacités pour se développer. Certains même exagèrent dans leur manière de voir ce que l’on doit faire chez les autres, en termes de gestion des ressources ou richesses et besoin de développement.
« Mais le problème est que nous n’avons qu’une seule terre sur laquelle nous vivons tous, et par le temps qui court, le mal causé à l’endroit x peut avoir des répercussions à l’endroit y. Donc les enjeux, ce qu’il faudrait est que nous puissions tous gérer cette nature, comme qui dirait en bon père de famille, mais surtout en ayant les intérêts des uns et des autres en vue et non pas par boulimie, parfois pour ne rien faire avec ».
Henri-Paul Eloma a également évoqué les défis de la conservation qui sont entre autres la pauvreté, l’explosion démographique, la connaissance de la ressource et la sensibilisation ainsi que la conscientisation de la population pour mieux conserver ce que l’on dispose.
Ruben Ns Mayoni
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