Exploitation des ressources naturelles en RDC : ACEDH dénonce les violations massives des droits humains sur les communautés locales de base
Les pratiques minières en République démocratique du Congo continuent d’alimenter des violations flagrantes des droits humains, a alerté l’organisation Alerte Congolaise pour l’Environnement et les Droits Humains (ACEDH), jeudi 8 janvier à Goma. Parmi les principaux accusés figurent Kibali Gold Mine dans le Haut-Uélé et des investisseurs chinois opérant au Sud-Kivu.
Cette organisation a fait savoir que dans le village de Mege, situé dans le territoire de Watsa, Kibali Gold Mine est accusée d’avoir expulsé de force des habitants pour agrandir ses activités. Ces expulsions violentes laissent les communautés sans solution de relogement appropriée, bafouant ainsi les normes internationales.
Par ailleurs, les habitants refusant des compensations insuffisantes subissent des pressions croissantes : harcèlements judiciaires et violences physiques, selon le communiqué de cette ONG parvenu à la rédaction de versvert-infos.
De ce fait, ACEDH dénonce également l’implication d’investisseurs chinois dans des carrières minières illégales. Outre l’absence d’autorisations réglementaires, des accusations de corruption et de blanchiment d’argent persistent. L’évasion récente de 16 ressortissants chinois arrêtés, facilitée par des complicités locales, illustre ce problème.
Ces abus aggravent la pauvreté des communautés et privent l’État de revenus essentiels, déclare l’organisation, appelant à une gouvernance plus stricte pour éviter ces dérives.
Pour protéger les populations affectées, ACEDH exhorte les autorités compétentes à mettre fin aux expulsions arbitraires et contraindre Kibali Gold Mine à se conformer aux normes de relocalisation, aussi d’engager des poursuites contre les auteurs des abus et leurs complices. L’organisation a en outre imploré le gouvernement à renforcer les contrôles dans les zones minières pour éradiquer les activités illégales, et à l’ambassadeur de Chine de sensibiliser les investisseurs chinois à respecter les lois en vigueur en RDC.
Malgré son potentiel minier considérable, la RDC souffre d’une exploitation qui marginalise les communautés locales. Selon ACEDH, la mise en place d’une gestion plus éthique et responsable des ressources naturelles pourrait transformer ce secteur en levier de développement équitable.
Bertin Al-bashir
Partage :
Laisser un commentaire