France : Le gouvernement dévoile son plan d’adaptation au changement climatique, jugé insuffisant par les observateurs
Le troisième Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC) du gouvernement français a été présenté lundi 10 mars 2025. C’est un ensemble d’une cinquantaine de mesures destinées à préparer le pays à un réchauffement pouvant atteindre 4°C d’ici 2100. Ce plan, longtemps attendu et plusieurs fois reporté, vise à adapter le territoire français aux conséquences du dérèglement climatique, mais il est déjà critiqué pour son manque de précision et de financements.
La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a dévoilé la « version finalisée » de ce plan, qui inclut des actions concrètes pour renforcer la résilience de la France face aux phénomènes climatiques extrêmes. Parmi les mesures phares figure le renforcement du Fonds Barnier, destiné à aider les collectivités, les petites entreprises et les particuliers à financer des travaux de prévention contre les catastrophes naturelles. Ce fonds, créé en 1995, sera porté à 300 millions d’euros, une somme jugée insuffisante par France Assureurs.
Le plan prévoit également des mesures pour protéger les travailleurs exposés aux canicules, adapter les infrastructures de transport et les exploitations agricoles, et moderniser les règles de rénovation des logements. Il inclut aussi la protection de sites culturels emblématiques comme la Tour Eiffel ou le Mont Saint-Michel.
Cependant, malgré ces initiatives, le plan est critiqué pour son manque de clarté sur les financements et la mise en œuvre. Nicolas Richard, vice-président de France Nature Environnement (FNE), a déclaré à l’AFP que le plan montre « la bonne direction » mais qu’il « lui manque une tête et des jambes ». Selon lui, les intentions sont bonnes, mais les moyens et le pilotage restent flous.
Ce plan, initialement prévu pour fin 2023, avait été repoussé à plusieurs reprises en raison des échéances politiques, notamment la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024. Il s’appuie sur une trajectoire de réchauffement de +2,7°C d’ici 2050 et +4°C d’ici 2100, des projections qui soulignent l’urgence d’agir.
Les récentes crises climatiques, comme les canicules de 2022 et les inondations répétées de 2024, ont rappelé l’importance de s’adapter rapidement. En juin 2024, le Haut Conseil pour le Climat avait déjà alerté sur l’insuffisance des efforts français, appelant à un « changement d’échelle » dans l’adaptation. La Cour des comptes avait également insisté sur la nécessité de mobiliser des investissements massifs pour faire face à ce défi.
Alors que la France tente de se positionner comme un leader dans la lutte contre le changement climatique, ce plan, bien que nécessaire, laisse sceptiques de nombreux observateurs qui réclament des actions plus ambitieuses et mieux financées.
Comparaison n’étant pas raison, d’autres pays devraient également suivre la voie de la France pour se doter des plans climatiques afin de faire face aux défis climatiques.
La République démocratique du Congo, en tant que « pays solution », doit aussi mettre sur pied son plan d’adaptation chiffrée pour lutter contre les effets du changement climatique.
La Rédaction et AFP
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