Kinshasa : Greenpeace Africa mobilise les acteurs clés pour un engagement renforcé en faveur de la justice climatique en RDC
Les travaux de la réunion annuelle de planification du mouvement pour la justice climatique en République Démocratique du Congo (RDC) ont été officiellement ouverts ce lundi 17 mars 2025, à l’Hôtel Selton à Kinshasa. Cet événement, organisé par Greenpeace Africa, se déroulera sur deux jours, soit les 17 et 18 mars. Il réunit les principaux acteurs engagés dans la lutte pour la justice climatique.
Cette réunion vise à faciliter l’alignement des principales parties prenantes, à fournir un cadre d’action stratégique et à définir des objectifs précis à atteindre grâce à un dialogue collaboratif et à des efforts concertés. Elle représente également une opportunité unique de réflexion, d’échange et de partage d’informations pour les acteurs du secteur environnemental.
L’atelier a été inauguré par le représentant du secrétaire général à l’Environnement, qui a souligné l’importance de cette initiative dans un contexte mondial marqué par des défis climatiques croissants. Cette réunion intervient une année après l’annonce du Mouvement pour la justice climatique en RDC, et une revue approfondie de ses actions et de son impact était au cœur des discussions.
« Aujourd’hui la question de la crise climatique est une problématique qui concerne tout le monde; les réponses doivent venir de toutes les parties prenantes, et la RDC ne devrait pas rester en arrière. Je crois que c’est très important de réunir les acteurs de la société civile pour réfléchir sur des réponses à donner à cette crise », a expliqué Me Willy Elua de l’ASBL Action pour la promotion et la protection des peuples et espèces menacés (APEM).
Et d’ajouter : « Je pense que le mouvement tombe à un bon moment parce que nous sommes en train de nous préparer pour la COP30 à Belem il faut déjà affûter les armes, les orientations pour qu’on y aille avec des réponses claires et aussi pas de manière dispersée. Très souvent les acteurs vont de manière séparée ce qui n’est pas très bon. Nous estimons que cette fois-ci à travers cette initiative, on pourra avoir une voix commune et concertée avec des recommandations qui seront utiles non seulement pour la nation mais pour l’humanité », a-t-il révélé.

Pour sa part, le professeur Georges Milumbu, Coordinateur national pour la RDC de Greenpeace Afrique, l’objectif de l’atelier est de « redynamiser le mouvement pour la justice climatique en tenant compte des défis en présence, dont la gestion et la protection de la forêt, pour mutualiser les efforts de tout le monde ». « Nous allons planifier les activités à mener ensemble sur le plan de la réforme judiciaire, sur l’ensemble du bassin pour que nous puissions mener des actions coordonnées », a souligné le Coordonnateur pays de Greenpeace, Professeur Georges Milumbu.
Parmi les sujets abordés, le projet de Couloir Vert Kivu-Kinshasa a suscité des débats animés.
« Nous avons été motivés justement par l’ampleur du projet Couloir Vert qui représente beaucoup d’impacts essentiellement sur le droit des communautés et peuples autochtones. Pour nous dans le cadre du mouvement pour la justice climatique, il était important que nous puissions convier tous les acteurs et parties prenantes à cette rencontre d’échange surtout, afin de réfléchir ensemble sur ce projet, sur ses impacts, sur ses enjeux et aussi voir comment nous pouvons identifier certaines actions possibles et aussi élaborer une stratégie claire de plaidoyer pour concourir à la réqualification de ce projet lors de sa mise en œuvre », a déclaré Bonaventure Bondo, responsable de la campagne forêt de Greenpeace Afrique.
Et de poursuivre : « Donc nous avons convié des acteurs à cette discussion parce que ce sont eux qui doivent être impliqué et le mouvement pour la justice climatique offre ce cadre pour qu’il y ait partage d’information et que nous puissions tous nous aligner dans la même direction », a-t-il conclu.
L’Initiative pour la gestion de l’environnement et les droits humains(IGED), représentée par son coordinateur Jr Bowela, a également partagé son point de vue. Elle estime que le projet de Couloir Vert Kivu-Kinshasa ne défend pas suffisamment les causes justes et les intérêts des communautés locales. Selon Bowela, il est essentiel que les initiatives environnementales prennent en compte les besoins et les droits des populations locales, tout en assurant une gestion durable des ressources naturelles.
Bertin Al-bashir
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