La RDC face au paradoxe de l’eau : un appel à l’action pour le Forum du Bassin du Congo 2025

La RDC face au paradoxe de l’eau : un appel à l’action pour le Forum du Bassin du Congo 2025

« La RDC dort sur un océan bleu, mais sa population meurt de soif ». Ce constat sans appel a marqué les débats lors de la conférence organisée jeudi 27 mars dernier par le Comité national d’action de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement (CNAEHA), sous l’égide du ministère du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement. C’était l’occasion de dresser un état des lieux alarmant sur la gestion des ressources en eau en République Démocratique du Congo (RDC) et de lancer un appel à la mobilisation pour le Forum du Bassin du Congo 2025, prévu du 10 au 13 juin prochain à Kinshasa.  

Dans son allocution, Emmanuel Tsadok a expliqué qu’avec 52% des réserves d’eau douce d’Afrique, la RDC dispose d’un atout stratégique. Pourtant, l’accès à l’eau potable reste un privilège : le taux de desserte est particulièrement bas en zones rurales, tandis que les écosystèmes aquatiques se dégradent sous l’effet de la pollution et d’une urbanisation non maîtrisée. 

« Qui doit libérer le potentiel du Bassin du Congo, si ce n’est la RDC ? », interpelle le CRREBaC (Centre de Recherche sur les Ressources en Eau du Bassin du Congo), organisateur de l’événement.  

Les défis sont multiples : inégalités d’accès, manque de coordination institutionnelle, insuffisance des investissements et pression démographique (plus de 90 millions d’habitants). Autant d’obstacles qui freinent la réalisation de la vision nationale, pourtant ambitieuse, liant eau, sécurité alimentaire, navigation et adaptation au changement climatique.  

Le Forum du Bassin du Congo 2025 : une opportunité historique 


Placé sous le thème « Libérer le Potentiel des Services des Ressources en Eau pour un Développement Durable », le forum qui se déroulera au mois de juin prochain se veut un catalyseur. Il réunira chercheurs, décideurs, investisseurs et société civile autour d’un objectif : repenser la gouvernance de l’eau dans un bassin qui irrigue 70 % de ses terres en RDC.  

« Ce géant ne peut plus être absent des débats sur ses propres ressources », a martelé Emmanuel Tsadok lors de son exposé, soulignant l’urgence d’anticiper les enjeux climatiques et géopolitiques. La RDC, clé de l’adaptation régionale, doit en effet faire face à des phénomènes comme la transhumance des éleveurs du Bassin du Lac Tchad ou les convoitises étrangères pour ses ressources.  

Pour ce faire, le CNAEHA exhorte toutes les parties prenantes à saisir cette occasion pour coordonner les actions, renforcer les capacités techniques et attirer les investissements. « Il est temps que la RDC se réveille pour agir », conclut l’appel lancé aux participants, mieux un plaidoyer de la jeunesse à l’endroit des aînés appelés à réfléchir sur les voies et moyens de développer la RDC et le bassin du Congo à partir des ressources, « l’eau ayant une valeur économique dans tous ses usages », comme le souligne toujours le professeur Raphaël Tshimanga, Directeur du CRREBaC et de l’école régionale de l’eau de l’université de Kinshasa.  

Il convient de noter que ce 15 avril sera la date limite des inscriptions pour la participation au Forum de l’eau. Veuillez cliquez ici pour s’inscrire !

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