Session ordinaire d’avril au CES : « la guerre d’agression de la RDC retarde considérablement les efforts de gestion durable de nos forêts » (Jean-Pierre Kiwakana)

Session ordinaire d’avril au CES : « la guerre d’agression de la RDC retarde considérablement les efforts de gestion durable de nos forêts » (Jean-Pierre Kiwakana)

Le Conseil économique et social de la RDC a ouvert sa première session ordinaire le 1er avril, conformément aux textes qui régissent cet organe consultatif du pays. Au cours de son speech à l’ouverture de la session, le président du CES, Jean-Pierre Kiwakana Kimayala, a brossé le tableau de tous les secteurs de la Bien nationale. De la situation sécuritaire à l’économie et le social en passant par l’environnement et la lutte contre le changement climatique, rien n’a été laissé de côté par le premier conseiller de la république.

En ce qui concerne effectivement l’environnement et la lutte contre le changement climatique, Jean-Pierre Kiwakana a été on ne peu plus clair : « la guerre d’agression de la RDC retarde considérablement les efforts de gestion durable de nos forêts et la lutte contre le changement climatique ».

Pour lui, une paix durable permettrait non seulement de restaurer l’autorité de l’État, mais aussi de favoriser la mise en place de politiques environnementales efficaces et d’attirer les financements pour la protection des forêts du bassin du Congo, essentiel à l’équilibre climatique mondial.

Le monde fait face à une crise environnementale multidimensionnelle qualifiée par les scientifiques et l’ONU de menace existentielle directe, qui impacte fortement l’Afrique et la RDC en particulier.

En 2024, et durant le premier trimestre de cette année 2025, notre planète a été confrontée à une série d’événements climatiques extrêmes, mettant en évidence les effets croissants du changement climatique et par un réchauffement global qui affecte particulièrement l’Afrique, un continent vulnérable malgré sa faible contribution aux émissions de gaz à effet de serre.

La crise climatique existentielle frappe la RDC de plein fouet, car « les impacts du changement climatique sont dévastateurs, avec des prévisions annonçant la perte de 13 % de notre PIB avec le risque de faire basculer 16 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté d’ici 2050 », s’inquiète le président du conseil économique et social de la RDC.

La RDC, avec son immense forêt tropicale, subit des pluies irrégulières et des inondations fréquentes, menaçant l’agriculture et les moyens de subsistance. L’augmentation des maladies liées au climat et les déplacements de populations dus aux catastrophes naturelles sont autant de défis majeurs à gérer.

Actions du gouvernement dans la lutte contre le changement climatique 

Le président du CES a reconnu les efforts profit is par le gouvernement de la République contre le dérèglement climatique.
« Pour faire face à ces défis, notre gouvernement a entrepris plusieurs mesures essentielles pour répondre aux défis environnementaux et assurer un avenir plus vert et plus durable pour la RDC. Ces mesures comprennent la gestion durable des forêts, le développement des modèles agricoles écologiques, l’accès à des énergies à faible émission de carbone, et la gestion intégrée des ressources en eau », a-t-il souligné.

Jean-Pierre Kiwakana est revenu sur les cinq secteurs clés définis dans l’action climatique nationale à savoir, l’agriculture, la foresterie, l’énergie, les déchets et les transports. La mise en œuvre de ces mesures nécessite une volonté politique forte, un engagement continu des parties prenantes et un soutien international accru pour espérer une stabilisation durable de la situation en RDC.

Couloir vert et rôle de la RDC

« Le Couloir vert Kivu-Kinshasa représente une opportunité majeure pour la RDC de promouvoir une économie verte, tout en protégeant ses précieuses ressources naturelles et en améliorant les conditions de vie de ses populations », a indiqué le président Jean-Pierre Kiwakana.

Cependant, il a reconnu les préoccupations soulevées par certaines organisations de la société civile, concernant le respect des droits des communautés locales et des peuples autochtones, notamment en ce qui concerne le consentement libre, préalable et éclairé dans la phase de conception du projet.

« La RDC a un rôle crucial à jouer dans la lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement. Avec une gestion durable de ses ressources naturelles et un engagement plus fort des autorités et de la population, notre pays peut transformer ses défis environnementaux en opportunités de développement vert et inclusif », a-t-il conclu.

Politique forestière nationale

Le secteur forestier reste primordial pour la RDC dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais une gestion durable des ressources forestières doit être de mise. C’est dans ce sens que le président du CES est revenu sur l’élaboration de la politique forestière nationale.

« La RDC a récemment intensifié ses efforts pour élaborer une Politique Forestière Nationale (PFN), répondant ainsi aux recommandations de longue date du Conseil Économique et Social. Ces efforts visent à doter le pays d’un cadre stratégique cohérent pour la gestion durable de ses vastes ressources forestières », s’est félicité Jean-Pierre Kiwakana.

A en croire le premier conseiller de la république, la réussite de cette politique dépendra de la capacité à relever les défis majeurs tels que : « la meilleure coordination intersectorielle afin d’assurer une synergie efficace entre les différents ministères et institutions impliqués dans la gestion forestière ; la participation des parties prenantes afin de garantir une implication active et continue des communautés locales, du secteur privé et de la société civile dans le processus d’élaboration et de la mise en œuvre de la Politique Forestière Nationale ; et la mise en œuvre effective pour traduire les orientations stratégiques en actions concrètes sur le terrain, avec des mécanismes de suivi et d’évaluation appropriés.

Rappelons que les conseillers de la république ont deux mois de travaux pour cette session d’avril 2025, au cours de laquelle ils vont émettre des Avis à l’endroit des institutions pour améliorer un tant soit peu les conditions socio-économiques de la population congolaise.

Ruben Ns Mayoni

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