Couloir Vert Kivu-Kinshasa : Un ambitieux projet écologique et économique en RDC, entre espoirs et défis

Couloir Vert Kivu-Kinshasa : Un ambitieux projet écologique et économique en RDC, entre espoirs et défis

Le gouvernement congolais a officiellement lancé le Couloir Vert Kivu-Kinshasa (CVKK) le 15 janvier dernier, un vaste projet de réserve communautaire destiné à promouvoir le développement durable tout en protégeant les écosystèmes critiques. D’après la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et l’action publique (CORAP), ce corridor écologique, qui s’étend sur 544 270 km² (de Beni à Kinshasa), pourrait devenir un modèle d’économie verte en Afrique centrale.

Le CVKK a pour objectifs principaux de protéger 100 000 km² de forêts et 60 000 km² de tourbières, essentielles pour le climat mondial; stimuler les investissements verts (énergies renouvelables, agroécologie, écotourisme); garantir les droits des communautés locales et peuples autochtones, via des consultations préalables (CLIP).  

Dans une analyse partagée jeudi 3 avril, la CORAP laisse entendre que malgré son potentiel, le projet soulève des critiques, notamment, le manque de transparence : la société civile déplore une absence de consultation lors de l’élaboration du projet. Elle relève également des risques de conflits fonciers, notamment à Kinshasa où des tensions entre communautés persistent; le chevauchement des législations, entre autres avec les Zones Économiques Spéciales (ZES), ainsi que des défis sécuritaires, avec la crainte que le corridor attire des groupes armés.  

Pour la CORAP, la capitale congolaise, qui abrite 17 millions d’habitants, est au cœur du projet. Selon cette OSC, le CVKK pourrait favoriser l’agroforesterie pour lutter contre la déforestation, les microcentrales hydroélectriques sur le fleuve Congo et l’écotourisme avec des sites comme les chutes de Livingstone. Cependant, la gestion des déchets, l’urbanisation anarchique et les conflits fonciers risquent de compliquer sa mise en œuvre.  

Quelle suite ? 

La CORAP appelle à une meilleure inclusion des communautés locales et à une gouvernance transparente. Par ailleurs, elle estime que si les défis sont nombreux, le CVKK représente une opportunité unique pour la RDC de concilier croissance économique et protection de l’environnement. Sa réussite dépendra de la collaboration entre gouvernement, investisseurs et populations locales.

La Rédaction

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