Droits des minorités : l’Australie interdit l’exploitation d’un gisement d’uranium sur un site aborigène
Une victoire pour un peuple aborigène face à l’industrie minière. L’Australie va interdire l’exploitation de l’un des plus grands gisements de minerais à forte teneur en uranium au monde. Objectif : protéger des terres proches d’un parc national et la culture aborigène.
Le peuple Mirrar demandait depuis des décennies des garanties contre l’exploitation de ce gisement. Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, vient de la lui apporter, comme ABC news s’en est fait l’écho. « Je suis fier d’annoncer aujourd’hui que le gouvernement va travailler pour inclure Jabiluka dans le parc national de Kakadu, une bonne fois pour toutes », a-t-il déclaré.
« Ils cherchaient à obtenir la garantie qu’il n’y aurait jamais d’exploitation minière de l’uranium sur leurs terres », a déclaré M. Albanese devant des militants du Parti travailliste à Sydney. Cette mesure signifie qu’ « il n’y aura jamais d’exploitation minière à Jabiluka ».
Classé au patrimoine mondial de l’Unesco
Le parc de Kakadu, une zone tropicale parsemée de gorge, de cascade et riche en biodiversité, est classé au patrimoine de l’Unesco. Cela permettra donc de protéger Jabiluka. En 2017, des haches et des outils en pierre vieux de plusieurs dizaines de milliers d’années y ont été découverts à proximité, preuve, souligne Anthony Albanese, du lien extraordinaire que les Aborigènes entretiennent avec cette terre.
« Les Mirrar ont aimé et veillé sur cette terre pendant plus de 60 000 ans. Notre gouvernement va travailler avec eux pour la protéger pour toujours », ajoute-t-il.
Si le gisement n’a encore jamais été exploité, des permis avaient été délivrés à une filiale de Rio Tinto. Or, le géant minier n’est pas connu pour sa délicatesse. Il y a quatre ans, dans une autre région, la compagnie a dynamité une grotte qui abritait certains des artefacts les plus anciens du pays. Cela avait déclenché une vague de protestations en Australie.
Les PA et COLO en RDC
En République démocratique du Congo, les terres ancestrales sont occupées depuis des millénaires par des populations autochtones pygmées et autres communautés locales, qui sont les dépositaires et les premiers protecteurs et conservateurs des ressources naturelles, à l’instar des forêts. Cependant, leurs droits fondamentaux sont le plus souvent bafoués par le pouvoir public à travers les entreprises qui explorent les ressources naturelles dans le Congo profond.
Le cas de l’Australie peut donc inspirer les autorités congolaises dans le sens de protéger les droits des communautés locales et des peuples autochtones pygmées. Une victoire pour cette catégorie de la population congolaise, c’est la promulgation par le Président de la République, de la Loi n°22/030 du 15 juillet 2022 portant protection et promotion des droits des peuples autochtones pygmées. Toutefois, avoir une loi est une chose, mais l’appliquer en est une autre.
Ruben Ns. Mayoni (Avec Rfi.fr)
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