Electrification de la RDC : « Pour électrifier la RDC, il faut une planification intégrée et une mobilisation des financements internes » (Me Erick Kassongo, Porte-parole du Réseau Mwangaza)

Entre 2021 et 2022, le Réseau Mwangaza a mené une étude diagnostique sur le secteur d’électricité de la République démocratique du Congo. Il a focalisé cette étude dans six provinces à savoir, Kinshasa, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Haut-Katanga, Lualaba et Kasaï Central. Une étude qui donne une image de ce qu’est ce secteur avec tous les défis y relatifs. Les résultats de cette étude ont été présentés dans un rapport diagnostic sur les défis de l’électrification de la RDC, vendredi 26 juillet 2024 à Silikin Village dans la commune de Ngaliema.

C’était l’occasion pour le Réseau Mwangaza d’énumérer les défis qui freinent le décollage du secteur de l’électricité en République démocratique du Congo, parmi lesquels, l’absence des données, le cadre légal, le cadre institutionnel, le financement…

Me Erick Kassongo, Directeur Exécutif du Centre congolais pour le droit du développement durable (CODED) et Porte-parole du Réseau Mwangaza a souligné que « pour électrifier la RDC, il ne faut pas seulement avoir une bonne planification, une planification intelligente. Mais surtout une planification qui soit intégrée et qui doit commencer au sommet, avant l’élément principal, qui est le financement ». 

Me Erick Kassongo s’est plaint du fait que le pays ne dispose pas d’une planification capable de mener de façon coordonnée et planifiée les activités et programmer la réussite à des périodes spécifiques. Car la planification ne devrait pas se limiter à identifier les sources pour en développer forcément, mais plutôt la manière de les développer ces sources pour lesutilisées.

« Les défis énumérés au cours de ces échanges du fait qu’on a produit de l’énergie qu’on n’a pas utilisé constitue toute l’histoire de la RDC avec ses projets énergétiques. C’est le cas d’Inga 1 et Inga 2 qui produisaient de l’énergie avec laquelle le pays ne savait quoi faire avec, faute d’une industrie capable de consommer cette énergie produite. D’où l’exportation de cette énergie faute de stratégie de faciliter l’électrification du pays… », a fait remarquer le Porte-parole du Réseau Mwangaza.


Attractivité du secteur

Voilà pourquoi le Réseau appelle à une bonne planification intelligente et non isolée pour que ces sources d’énergie servent de levier pour booster d’autres secteurs économiques. La libéralisation du secteur a ouvert la voie aux investisseurs privés, mais ces derniers ne peuvent pas venir si le secteur lui-même n’est pas attractif. Il le sera lorsqu’il y a déjà un investissement local du pays qui possède ces sources d’énergie. Pour cela, Me Erick Kassongo a révélé qu’il y a « très peu de moyens qui sont injectés dans le développement de ces sources et du secteur de l’énergie. Les lignes budgétaires tant au niveau national que provincial sont insignifiants quant au pourcentage affecté au secteur de l’énergie »

Ainsi, le gouvernement devrait mettre de l’argent afin que certaines étapes comme les études de faisabilité et autres étapes préliminaires ne soient pas menées par l’investisseur mais plutôt par l’Etat congolais. Voilà ce qui a poussé le Réseau Mwangaza à relever la question de l’absence des données.

Pour faire face à tous les défis du secteur de l’électricité en RDC, le gouvernement doit comprendre qu’il ne peut y avoir développement sans énergie. Et cela devrait être compris à partir du sommet de l’Etat, en prenant conscience de l’importance que revêt le secteur de l’énergie dans le développement du pays. Ce qui va déclencher le mécanisme d’une bonne planification intégrée, tout en mobilisant les ressources au niveau interne.

Ruben Ns. Mayoni

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