Électricité en RDC : « le plus grand défi, c’est la honteuse pauvreté » (Al Kitenge)

Invité comme paneliste à l’atelier organisé par le Réseau Mwangaza sur la présentation du rapport diagnostic des défis de l’électrification de la RDC, le stratège Al Kitenge, a comme toujours, émerveillé l’assistance par son analyse de la situation. 

Répondant à la question de versvert-infos.com sur les vrais défis d’accès de la population congolaise à l’électricité, le stratège Al Kitengre a souligné que le défi majeur c’est « la honteuse pauvreté ».  Pour lui, « il est inacceptable qu’en plein XXIème siècle, plus de 80% de la population vivent dans la pauvreté », avant d’ajouter, « le chef de l’État l’a identifié de manière assez claire, il a posé sa stratégie sur ce qu’on appelle le développement à la base. Seulement, pour le développement, il est impossible de l’avoir sans électricité. Celui qui planifie le développement devrait d’abord planifier l’électricité », a-t-il fait remarquer.

Al Kitenge ne s’est pas limité à poser ce diagnostic. A savoir ce qui bloque le pays d’aller de l’avant dans le secteur de l’électricité, il a souligné : « Notre intelligence collective est à mettre en question. Nous avons eu une loi il y a une dizaine d’années, parce qu’on a constaté le déficit. Mais notre capacité à faire avancer cette loi vers une véritable réforme et avoir des résultats, on doit se rendre compte aujourd’hui que nous n’en avons pas été capables ». 

Pour cela, le stratège Al Kitenge croit que la chose la plus importante aujourd’hui c’est comment on se réveille grâce à l’arrivée d’un nouveau gouvernement dirigé par une femme brillante pour être en mesure de dire comment on passe de la planification à l’exécution avec efficacité.


Pour aller plus loin, Al Kitenge soutien que la question de l’expertise pose toute la question de la ressource. « Lorsque vous avez une planification, vous savez de combien d’argent vous avez besoin, de quel équipement vous avez besoin, vous savez également de quelles ressources humaines vous avez besoin. Et donc encore une fois, je reviens sur la question de la planification. Le jour où on va planifier ce qu’on voudrait faire, on planifiera également quelle formation spécifique il faut et où sont les meilleurs de nos enfants pour aller aux défis », a conclu Al Kitenge.

Avec son franc parlé, le stratège Al Kitenga n’a pas hésité de nommer « l’indiscipline » qui caractérise le congolais en matière de réalisation des projets qui n’arrivent pas le plus souvent au bout.

Par ailleurs, il a loué les efforts de la société civile dans la présentation de ce rapport diagnostic, un geste lié à sa responsabilité. Al Kitenge a signifié qu’une société civile endormie, c’est toute la république qui s’en dort ; une société civile qui surveille et collecte les informations et les publie, des universités qui se mettent au centre de l’interprétation des données, et si le pays fonctionnait très bien, il devrait fonctionner bien au-delà de la politique. 

Car selon lui, « il n’y a pas que la politique qui ne représente même pas 0,5% de la population. Il faut donc essayer de reprendre la responsabilité et que chacun joue son rôle : le scientifique doit jouer son rôle, la société civile le sien, mais également que l’état se modernise et fonctionne comme un état normal », a-t-il conclu.

Ruben Ns. Mayoni 

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