Journée mondiale de l’environnement : manifester contre la très mauvaise gouvernance environnementale en RDC (Junior Tchiteya)
A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’environnement du 5 juin 2025, l’expert en environnement, Junior Tchiteya, Patron de Save Tomorrow, a jugé catastrophique la gouvernance environnementale qui caractérise la République démocratique du Congo (RDC), du moins ses autorités.
Conformément au thème de cette journée axé sur la lutte contre la pollution plastique, Junior Tchiteya a fait savoir qu’il y a quelque temps, la ville de Kinshasa était classée parmi les villes ayant la pire qualité de l’air au monde. Ce constat fait suite, selon lui, par le fait qu’au niveau de la gestion environnementale, tant dans les zones urbaines comme Kinshasa, que dans les provinces minières comme le grand Katanga, l’Etat congolais ne fait rien pour garantir au congolais leur droit constitutionnel à environnement sain et propice à leur épanouissement, conformément à l’article 53 de la Constitution.
Ainsi, pour cet expert, avant de continuer à célébrer la journée mondiale de l’environnement, il est d’abord question que les congolais revendiquent des gouvernants capables de garantir leur droit constitutionnel.
« La gouvernance environnementale en RDC laisse à désirer et à cause de ce relâchement institutionnel, nous avons des conséquences tragiques à tous les niveaux : sur la santé des gens », a souligné le patron de Save Tomorrow.
« Regardez l’état de notre ville aujourd’hui, la question de la gestion des déchets, de la forêt, de la sécurité alimentaire, la dégradation des terres, la perte de la nature. Ce sont des situations qui, malheureusement, ont des impacts graves mais qui sont abandonnés littéralement par le système de gouvernance environnementale qui est mise en place aujourd’hui », a regretté Junior Tchiteya.
Pour lui, la célébration de la journée de l’environnement doit commencer par de grandes manifestations citoyennes pour rappeler aux gouvernants qu’ils doivent un environnement sain au Congolais d’une part. Et d’autre part, faire évoluer le concept de l’environnement vers un environnement triptyque qui participe au développement durable, c’est-à-dire l’équilibre entre la prospérité (l’économie), le bien-être social (la population) et la planète (l’environnement).
« Nous ne devons pas parler de l’environnement comme un élément isolé, nous plutôt comme une partie du triptyque dont la gouvernance est le siège. Donc il faut que la célébration de l’environnement devienne un acte de renouveau citoyen en matière de conscience publique, d’orientation institutionnelle, mais que petit à petit, grâce à chaque célébration, nous rappelions que l’environnement, c’est notre principale richesse, et que c’est cette richesse qui doit faire sortir les 120 millions des congolais de l’extrême pauvreté », a suggéré Junior Tchiteya.
Sens de « Procès fictifs en droit de l’environnement en RDC »

Ayant prit part au lancement du projet « procès fictifs en droit de l’environnement en RDC » de l’ONG Juristes pour l’environnement au Congo (JUREC), dont la premier phase a concerné dix universités de la ville de Kinshasa, Junior Tchiteya a loué l’initiative qui, selon lui, va révolutionner les choses.
La négligence institutionnelle, un le pousse-pousseur qui collecte les déchets et les jette dans la rue, tout cela est tributaire de la non application du droit environnemental.
« Je crois que ce projet ‘Procès fictifs en droit de l’environnement en RDC’ va créer une génération des jeunes conscients des droits environnementaux. C’est un droit humain de vivre dans un environnement sain », a-t-il indiqué.
Avant de poursuivre, « ce projet doit être soutenu, et c’est l’occasion d’interpeller les sponsors ou toutes ces sociétés qui veulent faire des investissements dans des projets d’impacts, que l’on soutienne ce projet, que chaque province puisse avoir ses champions en termes de défense de droit de l’environnement, mieux des magistrats qui savent juger les questions environnementales, des avocats qui savent défendre des questions environnementales, des communautés conscientes de leurs droits environnementaux, mais au-delà de cela, que notre maturité dans les questions de droit s’aligne aux enjeux mondiaux de l’économie environnementale, de la bioéconomie, de l’économie durable, de tout cet écosystème qui émerge aujourd’hui, et qui devient décidément la vision du monde d’aujourd’hui », a-t-il conclu.
La journée mondiale de l’environnement a vécu avec JUREC, avec cette initiative axée sur les projets fictifs en droit de l’environnement en RDC.
Signalons qu’après Kinshasa, JUREC va se déployer à l’intérieur du pays avec le même objectif, celui de favoriser l’émergence du droit de l’environnement dans les universités du pays.
Ruben Ns Mayoni
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