RDC : La Banque mondiale approuve un crédit de 250 millions USD pour lancer le projet hydroélectrique Inga 3

Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a validé mardi 3 juin, un financement de 250 millions de dollars, octroyé par l’Association internationale de développement (IDA), pour amorcer le programme de développement du méga-projet hydroélectrique Inga 3 en République démocratique du Congo (RDC). Ce crédit constitue la première tranche d’un programme global évalué à un milliard de dollars, visant à poser les bases techniques, sociales et économiques de ce qui pourrait devenir l’un des plus grands complexes énergétiques au monde.

Avec seulement 21 % de sa population ayant accès à l’électricité, la RDC fait face à un défi énergétique majeur, freinant son développement économique. Le projet Inga 3, intégré au Pacte national de l’énergie du pays, ambitionne de porter le taux d’électrification à 62 % d’ici 2030. D’une capacité potentielle de 2 à 11 gigawatts, cette centrale s’appuiera sur le fleuve Congo, où sont déjà situés les barrages Inga 1 et 2, fournissant l’essentiel de l’électricité nationale.

« Le développement d’Inga 3 sera un levier de croissance inclusive, combinant énergie propre, création d’emplois et renforcement des infrastructures », a affirmé Bob Mabiala, directeur de l’Agence pour le développement du Grand Inga (ADPI-RDC).

Selon une dépêche de la Banque mondiale, la première phase du programme ciblera le développement local dans la province du Kongo Central, bénéficiant directement à 1,2 million de personnes vivant près du site. Les investissements concerneront l’accès à l’eau potable, l’électrification rurale, la maintenance des routes et des formations professionnelles pour favoriser l’emploi. « Ces mesures préparatoires sont essentielles pour garantir l’adhésion des populations et la durabilité du projet », a souligné Mabiala.

Un chantier de longue haleine

A en croire la Banque mondiale, elle accompagnera l’ADPI-RDC dans les études techniques, le renforcement des capacités et la structuration du projet, dont la construction s’étalera sur une décennie. « Inga 3 pourrait transformer les ressources naturelles de la RDC en opportunités concrètes pour sa population », a déclaré Albert Zeufack, responsable de la Banque mondiale pour la région.

Ce projet s’inscrit dans l’initiative Mission 300 pour l’Afrique, visant à universaliser l’accès à une énergie abordable. Son succès dépendra cependant d’une collaboration étroite entre gouvernement, partenaires internationaux et secteur privé.

Il convient de noter que l’Association internationale de développement (IDA) est une institution de la Banque mondiale dédiée à l’aide des pays les plus pauvres du monde. Elle vise à réduire la pauvreté en accordant des prêts (crédits) et des dons destinés à des programmes de nature à stimuler la croissance économique, à réduire les inégalités et à améliorer la vie des plus démunis.